Consolidation du marché des télécoms
Une opportunité pour accélérer l’investissement et améliorer la qualité des réseaux en France ?
Alors que les discussions autour d’une possible consolidation du marché français des télécommunications s’intensifient, l'opérateur indépendant d’infrastructures télécom Cellnex estime que cette évolution pourrait constituer un levier stratégique pour renforcer la compétitivité du secteur. À condition d’être encadrée par des engagements clairs et mesurables, elle permettrait d’accélérer les investissements, d’améliorer la qualité de service et de résorber durablement les zones blanches.
Un marché en quête de relance
Depuis l’arrivée d’un quatrième opérateur mobile en 2012, les consommateurs français ont bénéficié d’une baisse moyenne des prix de l’ordre de 40 %. Toutefois, cette dynamique a fragilisé les marges des opérateurs, réduisant leur capacité à investir dans les infrastructures essentielles à la transformation numérique du pays. Résultat : la France accuse un retard en matière de déploiement d’infrastructures réseaux mobiles, notamment sur la 5G. La France affiche en effet une densité d’antennes inférieure à ses voisins : 5,6 antennes pour 1 000 habitants (source : ANFR 2025), contre 7 en Allemagne et 8 en Espagne.
Selon les données publiées par l’ARCEP en septembre 2025 : Le taux de couverture 5G est de 77 % des ménages en France, contre 93 % en Espagne et 95 % en Suède. Les zones rurales restent les plus touchées, avec seulement 42 % en France, contre 78 % en Espagne par exemple, et des débits parfois inférieurs à 10 Mbps, contre plus de 100 Mbps en zones urbaines.
La moyenne des débits 5G descendants est supérieure chez nos voisins comme l’Espagne : 165 Mbps, Italie : 284 Mbps, UK : 228 Mbps. En effet la France compte 62% de sites 5G ouverts en fréquence 3.5GHz (fréquence cœur de la 5G), alors qu’en Espagne ou en Suède, c’est plus de 70 %, garantissant de meilleurs débits.
La consolidation : un levier d’investissement, sous conditions
Pour Cellnex, un rapprochement entre opérateurs Français pourrait :
- Mutualiser les ressources et réduire les coûts d’exploitation de 10 à 15 % selon les estimations sectorielles.
- Accélérer le déploiement de la fibre et de la 5G, notamment dans les zones peu denses.
- Densifier le réseau mobile, indispensable pour absorber la croissance du trafic (+25 % par an en moyenne).
En effet la croissance rapide du trafic mobile généré par l’intelligence artificielle, notamment en zones urbaines denses, impose une transformation des réseaux mobiles. L’IDATE prévoit une multiplication par 6 du trafic mobile d’ici 2030, portée par les applications IA à faible latence. L’ARCEP recommande une densification des antennes relais pour absorber cette demande, notamment en milieu urbain, pour garantir la performance des services IA et éviter la saturation des réseaux.
Cinq ans après son lancement, la 5G peine à couvrir l’ensemble du territoire français. Pourtant, une connectivité mobile fiable est indispensable pour soutenir les usages liés à l’intelligence artificielle, la télémédecine, le télétravail ou encore l’industrie intelligente. La France ambitionne de devenir un leader technologique, mais un réseau inégal freine cette dynamique. Une consolidation devra donc impérativement s’accompagner de garanties d’investissement dans les zones mal desservies, avec des cibles chiffrées, et des engagements de qualité de service.
Le précédent britannique : un modèle à suivre
La fusion entre Vodafone UK et Three, approuvée en 2024 par la CMA (Competition and Markets Authority), illustre les bénéfices d’une consolidation encadrée. Ce rapprochement s’est accompagné :
- D’un plan d’investissement de 11 milliards de livres sur 10 ans.
- D’un objectif de couverture 5G à 99 % de la population d’ici 2030.
- D’un suivi renforcé par le régulateur Ofcom.
« L’exemple britannique démontre qu’une consolidation encadrée peut devenir un véritable levier d’investissement et d’amélioration de la qualité des réseaux mobiles. En France, nous défendons cette approche : Tout rapprochement entre opérateurs doit être une opportunité pour moderniser les infrastructures existantes et en construire de nouvelles, notamment en densifiant les zones urbaines. En tant que premier opérateur d’infrastructures mobiles en France, Cellnex est idéalement positionné pour jouer un rôle central dans la mise en œuvre de ces engagements et accompagner les acteurs du secteur dans cette transformation stratégique.», déclare Thomas Bertrand, CEO de Cellnex France.
Free Pro muscle la cybersécurité des PME avec un EDR managé boosté par l’IA
Le marché des PME françaises vit sous pression constante, pris en étau entre la sophistication...
L’Arcep et l’avenir de la fibre optique
L’Arcep ouvre le débat sur le futur cadre de régulation concernant la fibre optiqueÀ la veille...
Cellnex plaide pour une consolidation responsable
Dans un marché français des télécoms sous tension, la question de la consolidation revient avec...
Zoom ouvre son Developer Pack pour accélèrer sa stratégie d’écosystème
Zoom franchit une nouvelle étape dans l’ouverture de sa plateforme. L’éditeur américain des...
La fin du “tout-en-un” avec Teams
Ou la grande bascule des licences E1, E3, E5 !Le vent tourne dans l’univers Microsoft 365....
ArkEdge Space accélérerl’usage des données spatiales en Afrique
ArkEdge Space scelle une série d’accords avec l’Afrique pour accélérer l’usage des données...